Est-ce qu’il y a un endroit ou des personnes qui vous ont particulièrement marqués ?
Ce type de voyage est toujours marquant. Mais je dois avouer que la Thaïlande a été une déception. On l’appelle le « pays des sourires », mais j’ai trouvé qu’il s ‘agissait souvent de sourires hypocrites, motivés par l’argent et le tourisme. Le tourisme étant une manne financière, je peux comprendre ces faux-semblants, mais j’ai préféré les fuir pour privilégier des lieux plus typiques.
Au Cambodge, mon pays coup de cœur, j’ai notamment rencontré un chauffeur de Tuk-tuk qui m’a invité dans sa famille, qui m’a prêté son scooter gratuitement… En Birmanie, j’ai été surpris de voir des moines passer du temps sur leur smartphone, la clope au bec. Pas vraiment l’idée que je me faisais du bouddhisme !
Pour autant, j’ai adoré le contraste. Un pays, ses habitants, ses communautés, ne sont pas toujours ce que l’on croit et sont souvent paradoxaux, c’est ce que j’aime aller chercher dans mes voyages.
Qu’allez-vous chercher d'autre dans le voyage en solitaire ?
La remise en question, l’introspection sur ma propre vie. Ça m’a par exemple aidé à me détacher du cocon familial, à appréhender les problèmes du quotidien et à les relativiser. Se libérer par exemple de la contrainte de l’argent, alors qu’il est pourtant omniprésent dans notre vie de tous les jours.
Si le quotidien reprend vite le dessus au retour, j’arrive à me dire « Relax mec, ça va bien se passer ! ». J’apprends à me laisser porter. Par exemple, au Laos, sans lieu pour dormir, il m’est arrivé de passer une nuit sur un banc ! On développe des ressources incroyables quand on n’a pas le choix. À tous ceux qui se posent la question de voyager loin et différemment, mon expérience me permet aujourd’hui de leur dire : tout est possible, il ne faut simplement pas avoir peur.