Et au milieu coule une rivière...
La rivière de la Mosson prend sa source au pied des collines de Montarnaud et se jette dans le Lez aux portes de Palavas, près de 40 kilomètres plus loin, après avoir longé 14 communes. Elle borde Juvignac sur 7,6 km et marque la limite naturelle avec Grabels et Montpellier.
Si autrefois elle offrait un lieu de travail pour les meuniers et les bugadières ou lavandières, ses berges sont aujourd’hui appréciées des promeneurs et des sportifs.
Le pont roman
Construit en 1150 avec des pierres extraites sur place, long de plus de 46 m et large de près de 5 m, le pont roman enjambe la Mosson aux portes de Juvignac. Dès le Moyen Âge, il permettait de traverser la rivière sur la route du Camin Roumieu, l’un des quatre chemins vers Saint-Jacques de Compostelle.
Appartenant à Montpellier Méditerranée Métropole depuis son transfert du patrimoine communal en 2005, il est l'un des plus remarquables vestiges archéologiques de Juvignac.Dès 1802, une expertise met en évidence le mauvais état de la voûte principale de l’ouvrage. Le Préfet de l’Hérault demande alors au Président du Conseil général la réalisation de réparations.
À partir de 1847, la mise en service d'un pont neuf, nouvel ouvrage plus en amont et toujours utilisé aujourd’hui, enlève au vieux pont roman son rôle central de passage vers Montpellier, posant même la question de sa démolition en raison de son état vétuste.
Le pont roman a souffert face aux crues successives de la rivière Mosson. Dès l'automne 1907, d'abord ; en 1933 ensuite ; puis lors de la crue dévastatrice de 2014, qui emporte l'une de ses arches.
Un pont en suspens
À la suite d'un diagnostic réalisé par une architecte du patrimoine, la Métropole de Montpellier s'est engagée à réaliser des travaux d'urgence pour consolider l'ouvrage.
Au préalable, il reste indispensable d'écarter tout risque pyrotechnique sur le site, liée à la présence potentielle d'engins explosifs datant de la Seconde Guerre mondiale et découverts lors des inondations de 2014.Début 2025, des études historiques et géotechniques auront pour objectif de mieux connaître la structure du pont et de prendre la mesure du risque pyrotechnique avant de lancer une opération dite "de dépollution".
Pour l'heure, par principe de précaution et pour garantir la sécurité des promeneurs comme des riverains, l'accès aux berges et au lit de la Mosson est interdit.
Onéreuse, la reconstruction du pont roman, quant à elle, ne pourra être envisagée que dans le cadre d'un projet intégrant l'aménagement cohérent des deux rives, intégrant la requalification du domaine montpelliérain Bonnier de la Mosson.