La requalification de l’Hôtel des Postes

Dans le quartier des Garrigues, sur la place de la Lavande, la Ville de Juvignac porte un ambitieux projet de requalification de l’Hôtel des Postes. Ancien centre de tri postal, le bâtiment, racheté par la Ville en 2016, est occupé depuis 2019 par la fabrique culturelle L’Atelline. Un projet qui poursuit un triple objectif : la réhabilitation du bâtiment, qui fait partie du patrimoine de la commune ; son aménagement pour l’accueil d’artistes en résidence ; et son ouverture sur le quartier pour créer du lien social et des temps de convivialité.

Les grands principes du projet architectural

Retenue pour mettre en œuvre le projet, l'agence Thomas Landemaine Architectes a imaginé un bâtiment moderne marqué par une forte identité. Elle respectera le cahier des charges exigeant établi par la Ville : dimension évolutive des espaces, conception bioclimatique, mise aux normes énergétiques et accessibilité PMR, réduction des nuisances du chantier.

Une extension en ossature bois et un patio végétalisé

Dans le prolongement du bâtiment existant, une extension en ossature bois offrira un beau gain d’espace. Le volume créé fonctionnera comme un jardin d’hiver ou une grande serre bioclimatique, avec une façade en polycarbonate spécialement adaptée pour l’isolation thermique et acoustique. À l’arrière du bâtiment, le long de la façade nord ombragée et préservée des regards, l’agence a imaginé un patio végétalisé, « une rue d’entraînement » à disposition des artistes.



Un lieu d’accueil fonctionnel et évolutif

Grâce à des espaces généreux et évolutifs, le bâtiment sera naturellement adapté à l’accueil des artistes en résidence, avec notamment des chambres « cocon » et des espaces de travail partagés et entièrement modulables.



Un équipement connecté au quartier

L’un des grands principes du projet est celui de « façades vivantes ». Toutes les entrées seront identifiables, accessibles à tous et visibles depuis l’environnement lointain. L’accès principal actuel sera ainsi retravaillé pour ouvrir le bâtiment sur la place de la Lavande. Le côté sud sera métamorphosé par une « entrée théâtrale » pour mettre en lumière les événements organisés par L’Atelline.

LE BUDGET ET LE PLAN PRÉVISIONNEL DE FINANCEMENT

Budget total HT : 1 094 000 €

Ville de Juvignac : 426 000 € HT
État via la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) : 220 000 €
Région Occitanie : 200 000 €
Montpellier Méditerranée Métropole : 150 000 €
Conseil Départemental : 80 000 €
Fond Chêne : 18 000 €

LE CALENDRIER PRÉVISIONNEL DES TRAVAUX

Été 2025 : dépôt du permis de construire
Septembre 2025 : lancement des travaux
Été 2026 : livraison de l’équipement

Laurent Roesch, adjoint à la Culture :
« La requalification de l’Hôtel des Postes s’inscrit dans le cadre du projet global de revitalisation du quartier des Garrigues »

Adjoint délégué à la Culture, Laurent Roesch évoque le choix fort de la Ville d'accueillir à Juvignac des structures artistiques renommées et les bénéfices que cette politique culturelle affirmée apporte à la commune et à ses habitants.

L’Atelline, Mama Sound, aujourd’hui la Friche Mimi… Expliquez-nous pourquoi la Ville mène une telle politique d’accueil des acteurs culturels sur son territoire.

Juvignac soutient les artistes qui font vivre le territoire. Les partenariats sont une aide à la création indirecte car ils touchent au fonctionnement même de ce qu’est l’action culturelle : le soutien aux artistes et les moyens mis en œuvre pour créer du lien avec la population.

Accueillir L’Atelline, Mama Sound et La Friche Mimi participe aussi à notre rayonnement et émet un signal fort d’une politique culturelle génératrice d’ouverture.

L’idée est enfin que la Ville soit davantage prescripteur qu’organisateur, nos partenaires nous apportant sur ce point tout leur savoir-faire. Avec en plus de vraies économies : la Ville subventionne par exemple le festival Mama Africa à hauteur de 5 000 €, quand l’événement exigerait 15 000 € si nous l’organisions nous-mêmes.



Qu’apporte la diversité de ces nouveaux partenaires ?

L’Atelline travaille sur l’espace public via des écritures contemporaines, elle touche la jeunesse avec une liberté d’expression que l’on voit peu ailleurs. Mama Sound participe à la vie culturelle locale via des événements musicaux. La Friche Mimi est un lieu d'accueil d’artistes, avec une dimension familiale et populaire. La Cie Les Têtes de Bois propose un théâtre artisanal, très axé sur le corps avec des mises en scènes oniriques.

Tous ont un réseau local et national : ils apportent beaucoup à Juvignac en termes de créativité, de propositions artistiques, de publics… La programmation du festival 34 Degrés en est un exemple concret (voir en p. 14 de ce dossier), elle mobilise tous nos partenaires !



La mise à disposition de locaux à destination de structures culturelles est-elle une particularité juvignacoise ?

Absolument pas, c’est même très courant. Si on veut mener une politique culturelle, associative ou sportive efficace, il faut en passer par là. Le principe est le même pour les associations sportives qui pratiquent dans des locaux mis à disposition, alors que certains équipements coûtent très cher en fonctionnement, à l’image du gymnase Jean Moulin ou du stade de rugby.



La mise à disposition de locaux à destination de structures culturelles est-elle une particularité juvignacoise ?

Absolument pas, c’est même très courant. Si on veut mener une politique culturelle, associative ou sportive efficace, il faut en passer par là. Le principe est le même pour les associations sportives qui pratiquent dans des locaux mis à disposition, alors que certains équipements coûtent très cher en fonctionnement, à l’image du gymnase Jean Moulin ou du stade de rugby.



Le Conseil municipal du 3 mars a acté la requalification de l’Hôtel des Postes. En quoi est-il emblématique de Juvignac ?

L’Hôtel des Postes fait partie du patrimoine juvignacois au même titre que les Garrigues, qui reste LE quartier central et historique de Juvignac. Organisé autour de la place de la Lavande, ce quartier fonctionne comme un petit village, au centre duquel l’Hôtel des Postes doit retrouver toute sa place. Le projet poursuit donc un double objectif : la réhabilitation du bâtiment et sa valorisation dans le quartier.

Quelle est l’histoire du bâtiment ?

Construit en même temps que le quartier des Garrigues, il abritait les services postaux avant leur déménagement aux Portes du Soleil. Devenu un lieu de stockage et de tri postal, il a été racheté par la Ville en 2016 et il est resté vide jusqu’en 2019. Je rappelle que notre équipe municipale a hérité d’un patrimoine bâtimentaire d’une vétusté alarmante, qui nous a conduits à orienter nos priorités sur les rénovations de l’Espace de Brunélis et de l’École de musique. Afin de ne pas le laisser l’Hôtel des Postes en friche, nous avons saisi l’opportunité d’y installer une structure culturelle, L’Atelline.



En quoi l’Atelline dialogue-t-elle avec le territoire juvignacois et ses habitants

En s’installant à Juvignac, L’Atelline a réorienté son projet en direction des populations qu’on appelle « périurbaines », comprenez des villes et quartiers périphériques. Elle a commencé à travailler sur les sujets plus larges de l’art dans l’espace public en intégrant l’aménagement du territoire, ce qui est entré en résonnance avec le travail que nous menons sur la « ville relationnelle ». Nous avons une vision commune des espaces publics à investir et à activer.



Vous annoncez un financement intégrant des subventions qui couvriront une partie des travaux. Comment sont-elles possibles et à quel point sont-elles déterminantes ?

Les subventions représentent 60 % du plan de financement. On a atteint pour l’instant 32 %. Sur un budget total de près d’1,1 M€, la Ville prendrait ainsi en charge 40 % de la somme globale des travaux. Même s’il y a des incertitudes liées au contexte national, nous nous battons pour avoir ces subventions. À titre d’exemple, la rénovation de l’École de musique a été financée à 70 % par des subventions que nous sommes allés chercher ! Notre convention de partenariat avec L’Atelline, dont le statut est reconnu par le ministère de la Culture, nous permet donc, en plus de renforcer notre offre culturelle, de poursuivre la rénovation de notre patrimoine communal.



Comment l’avez-vous imaginé, ce nouvel Hôtel des Postes ?

Comme un nouveau lieu culturel qui invitera à la découverte et à la rencontre. Ce ne sera pas une salle de concert, comme j’ai pu l’entendre ! Sa requalification s’inscrit dans le cadre du projet global de revitalisation du quartier, en lien avec la métamorphose de la rue des Alouettes et l’aménagement de la place de la Lavande. Le parvis s’ouvrira sur la place et le rez-de-chaussée accueillera le public, ce qui n’est pas possible aujourd’hui. Avec L’Atelline, nous voyons l’opportunité d’organiser des rendez-vous citoyens, d’accueillir des temps de vie associative... Les modalités restent à définir, mais nous souhaitons que l’Hôtel des Postes soit un lieu accessible, ouvert à tous les Juvignacois.