Un site patrimonial et un espace de détente au cœur de la nature
Propice à la détente et aux balades en famille, le domaine des Thermes se déploie sur une vaste prairie, bordée par les berges de la Mosson d'un côté et, plus en amont, du golf international 18 trous de Juvignac. À l'initiative du budget participatif de la Ville, le parc propose des tables de jeux (échec, dames et ping-pong). Chaque 14 juillet, cet espace naturel et ombragé sert de décor à la Fête citoyenne ! Le site constitue un véritable écrin de verdure, marqué par une histoire peu commune : la création d'un établissement thermal au milieu du XIXe siècle, autour des bienfaits de l'eau de la source de Fontcaude. Le pavillon central du bâtiment en est aujourd'hui le témoignage précieux.Intéressé(e) par notre patrimoine local ?
Feuilletez en ligne le guide "Focus" et le livret jeunesse "Explorateurs" sur les thermes de Fontcaude
conçus dans le cadre du label "Ville et Pays d'art et d'histoire" en partenariat avec la Mission Patrimoines de Montpellier Méditerranée Métropole.
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Fontcaude avant les Thermes
En 1966, l’abbé Maistre signale aux services archéologiques la découverte, à proximité de la source de Fontcaude, de vestiges d’un petit autel votif. Ce modeste élément de pierre témoigne d’une présence humaine dans les environs de Fontcaude à l’époque gallo-romaine.Du XVe à la fin du XVIIIe siècle, les propriétaires successifs de Fontcaude semblent privilégier davantage la rive montpelliéraine, s’occupant peu de leurs terres juvignacoises. Ces dernières ont essentiellement une vocation agricole : un plan réalisé en 1784 fait apparaître quelques bâtiments, deux pigeonniers, des champs, des pâturages, une grande oliveraie, ainsi qu’un système d’irrigation.
Entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle, se dressent aussi sur le site un moulin à martinet (fabrication du verdet) et un moulin à frise (travail de draps de laine).
L'aventure thermale
À la fin du XVIIIe siècle, Guillaume-Louis Boudon semble être le premier propriétaire à s’intéresser à la source chaude qui coule, à une température comprise entre 21 et 25°C, dans son domaine et à réaliser des aménagements pour l’exploiter. Quelques privilégiés profitent déjà des lieux, parmi lesquels Charles Bonaparte, le père du futur Napoléon, en 1784.En 1812, la Société de médecine pratique de Montpellier confirme, après analyses, les vertus de l’eau juvignacoise pour les patients souffrant de maladies de la peau, ainsi que de douleurs rhumatismales, sciatiques et digestives.
Lorsque le propriétaire foncier Jacques-Eugène Rouché achète en 1839 les domaines de Foncaude et la Valadière, il entreprend de réaménager et de perfectionner les installations thermales existantes, afin d’accueillir un plus grand nombre de malades.
Le 30 juin 1846, un arrêté ministériel qualifie la source de Fontcaude d’eau thermale acidule (c’est-à-dire chargée en acide carbonique) et autorise Jacques-Eugène Rouché à livrer au public, en bains ou en boisson, les eaux de la source minérale de Fontcaude. Face au succès qu'il rencontre auprès des curistes, le propriétaire fait appel à l'architecte Omer Lazard pour concevoir un établissement thermal digne de ce nom, qui sera ouvert pour la saison 1847.
Essentiellement montpelliérains, les curistes se rendent pour la plupart à Fontcaude à la journée à bord d’une navette omnibus, financée par Jacques-Eugène Rouché. Elle assure la liaison avec le centre-ville de Montpellier plusieurs fois par jour.
Confrontée à des difficultés financières, la station thermale de Fontcaude ferme ses portes, après seulement une dizaine d’années d’activité. Jacques-Eugène Rouché se tourne vers la viticulture, qui connaît un essor important dans l'Hérault au début du XIXe siècle. D'une soixantaine d'hectares, son vignoble devient rapidement l’un des plus florissants des alentours et sera exploité jusqu’au début des années 1980, en parallèle des autres activités agricoles du domaine.
La recomposition contemporaine
En 1986, la Ville de Juvignac acquiert le domaine de Fontcaude qui s’étend alors sur 180 hectares de bois, landes et vignes.L’année suivante, un bail emphytéotique est consenti à un promoteur, sur une grande partie nord du domaine. En 1991, l’architecte néo-zélandais Chris Pittman y aménage, sur 80 hectares de garrigues, un parcours de golf de dix-huit trous, complété par un second parcours de neuf trous, un centre d’entraînement et un complexe hôtelier de qualité.
Le 8 mars 1999, un arrêté du ministère de l’Emploi et de la Solidarité autorise la Ville à livrer et administrer l’eau minérale naturelle de Fontcaude au public, pour les trente prochaines années. Un forage profond permet de capter l’eau à la source et de la protéger ainsi de toute contamination par des eaux superficielles. L’ancienne buanderie est aménagée, quatre lavabos sont installés : l’eau est désormais mise gratuitement à la disposition de la population par la Ville de Juvignac.
Depuis 2000, plusieurs espaces boisés du domaine sont classés, et par là même protégés par le Plan local d’urbanisme de la Ville, afin de préserver sa qualité paysagère.
En 2009, la Ville de Juvignac vend un terrain de 3,4 hectares pour créer de nouveaux thermes. Ferme, hôtel historique et cave laissent place à un complexe de balnéothérapie, inauguré en 2014. L’établissement ferme ses portes au printemps 2021, en pleine crise sanitaire.