À l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, la Ville vous fait découvrir une série de portraits d’athlètes, clubs et associations qui préparent les Jeux ou pratiquent une discipline olympique. On a été accueillis par Artemis, le club de tir sportif de Juvignac, pour découvrir une discipline encore mal connue, pratiquée par des passionné(e)s.
Lorsqu’on pénètre dans le stand de tir municipal de Montpellier, la concentration est palpable. Carabine à l’épaule ou pistolet au poing, les tireurs font entendre le claquement sec des plombs sur les cibles qui leur font face.
C’est ici, près du bois de Montmaur, que les membres d’Artemis s’entraînent 3 à 4 fois par semaine. Cinq clubs et 750 tireurs se partagent les installations, gérées par la Ville de Montpellier.
De quoi se sentir à l’étroit, mais toujours dans la bonne humeur selon l’énergique présidente du club, Nadia Lorente : " Créé en 2010 par cinq anciens membres de l’école d’infanterie de Montpellier, Artemis est un club familial qui compte 35 adhérents, tous là pour se faire plaisir avant tout ! "
Au tir, on pratique à 10, à 25 ou à 50 mètres, à l’arme d’épaule ou de poing, debout ou couché. Chaque catégorie a ses spécificités, mais toutes ont un point commun : des règles de sécurité extrêmement strictes. Port du casque obligatoire, signaux lumineux avant déclenchement du tir, coffre-fort sécurisé pour les armes… Rien n’est laissé au hasard.
Nadia Lorente a conscience des idées reçues. "Je suis venue au tir grâce à mon fils. Quand il a débuté, j’avais peur. Puis il a arrêté, et pour ne pas avoir à vendre ses armes… je me suis mise au tir ! Je ne suis pas pour autant une femme dangereuse ! " L’anecdote montre la nécessité de changer de regard sur la discipline. "Tous les gens qui essayent disent ‘Ah mais c’est sympa, en fait !’", ajoute la présidente du club, qui propose des séances découverte les samedis matin.
Lutter contre les préjugés, voilà peut-être la principale cible. Quatrième sport individuel le plus pratiqué au monde, le tir sportif rassemble plus de 250 000 licencié(e)s en France. "Je rappelle aussi que le tir est discipline olympique, grande pourvoyeuse de médailles : Jean-Pierre Amat, Franck Dumoulin, Céline Goberville, Jean Quicampoix…", insiste fièrement la tireuse. Sans oublier le Montpelliérain Clément Bessaguet, vice-champion du monde et vraie chance de médaille à Paris.
À l’unisson, les pratiquants louent la principale exigence du tir : la concentration. "De la plante des pieds à la racine des cheveux, on apprend à verrouiller notre corps, à travailler l’équilibre. Le tir canalise. À la fin d’un match, l’épuisement physique et mental est total tant la tension est forte."
Le club vit au rythme des compétitions locales et nationales. Le 21 mars, huit tireurs ont fait le voyage jusqu’à Châteauroux pour se mesurer aux meilleures gâchettes sur un site flambant neuf : le stand de tir officiel des prochains Jeux olympiques. En 2026, ce « National de la Défense » pourrait être organisé à Sète.
Si les tireurs juvignacois espèrent un jour voir l’événement organisé à Montpellier, les priorités sont ailleurs. Pour Nadia Lorente, l’enjeu du développement du club est clair : moderniser les conditions de pratique. " On a besoin de nous équiper pour offrir le meilleur contexte d’entraînement possible à nos compétiteurs. Une nouvelle cible électronique et la rénovation des stands de 10, 25 et 50 mètres seraient déjà un grand pas ! ".