À 18 ans, Léa Xavier est victime d’un grave accident de la route qui la laisse paraplégique.
Nageuse de haut niveau, l’athlète a dû se reconstruire en décuplant sa motivation, avec l’irrépressible désir de retourner dans l’eau, l’élément dans lequel elle s’est toujours sentie vivante. "Il a fallu tout réapprendre, c’était un nouveau monde pour moi", se souvient-elle. "Quand j’ai repris mes esprits après mon coma, je me suis fixée les Jeux paralympiques pour me prouver que j’y arriverai !"
Une guerrière avec une impressionnante capacité d’abnégation
©Aurelie Baudran et Guilhem Canal
Son objectif en tête, la nageuse s’est rapprochée de Damien Barral, président d’AquaNat Juvignac, qui entraînait déjà une athlète en situation de handicap. "Quand on s’est rencontrés, ça a tout de suite matché. Damien a beaucoup d’empathie : il a su trouver les mots pour me motiver sans jamais m’abandonnée. Il m’a portée très loin, ça a été un des premiers à vraiment croire en moi."
Si les Jeux paralympiques ont aujourd’hui la visibilité qu’ils méritent, ils sont aussi, selon la nageuse, vecteurs d’une évolution des mentalités : "Nous sommes des êtres humains à part entière, avec le même droit à la visibilité. Ce regard posé sur nous, c’est aussi un moteur pour le développement de l’handisport."
Ce même handisport qui change les perceptions et renforce la confiance en soi. "Avant mon accident, je ne côtoyais pas de personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, j’ai appris que les différences n’ont aucune importance, l’handisport porte ces valeurs de tolérance, sans jugement sur le type de handicap. C’est important qu’une compétition nous réunisse avec les valides, sans aucun rapport de force."
©Aurelie Baudran et Guilhem Canal
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Léa Xavier accélère sa préparation pour les championnats d’Europe qui ont lieu du 21 au 27 avril au Portugal. Une première sélection en équipe de France paralympique dont elle compte bien se saisir. "J’espère que ça m’ouvrira des portes, à commencer par les Jeux de Paris 2024. Je souhaite avant tout améliorer mes temps pour aller chercher une qualification et intégrer les classements mondiaux."
Ultra-motivée et reconnaissante, Léa Xavier a une pensée pour toutes les personnes que la vie n’a pas épargné : "Je crois qu’on est tous capables de se sortir de situations compliquées. Il faut se motiver tous les jours et être déterminé à aller au bout de nos rêves."
©Aurelie Baudran et Guilhem Canal